Extrait du livre, page 243
— Trêve de grands discours, l’Ami. On se comprend très bien maintenant tous les deux. Je sais où se trouve Emmanuel. Robert Ackerman l’a convaincu des bienfaits du MPSH. Il se fait plaisir. Il manipule son absolue confiance. Avec cette marque de génie, il engrange tous les points. Utiliser son cousin à ses fins sans que celui-ci ne se doute de rien. Faire un gigantesque pied de nez à son père adoptif, en embrigadant le gamin au profit des pires causes que ce dernier combat.
Tu vois bien que nous sommes liés toi et moi. Tous les deux, nous sommes les jouets de Robert Ackerman. Tu veux retrouver ton fils. Je veux retrouver mon honneur. Tu détiens la notoriété, un organe de presse. J’ai l’argent, les contacts. Les films que tu as vus hier sont une infime partie de ce que j’ai dérobé aux agents de la police politique qui veillent sur les amis d’ Ackerman . Ils gardent des témoignages de tout. Ils fabriquent des archives démesurées de quiconque passe entre leurs mains. Personne n’y échappe. Tout le monde est fiché. Je tiens à ta disposition le dossier le plus explosif de ta carrière. Mais tu t’imagines bien que je ne t’ai pas attiré jusqu’ici pour t’offrir la gloire. Bien que tu me sois très cher, je t’assure. Tu vas en écrire un livre. Tu vas raconter la grandeur et la décadence du clan Ackerman. Je te donne trois mois. La veille de la parution, tu feras fuiter la sortie du livre auprès des grands organes de presse que tu connais si bien. Ensuite tu m’appelleras. Un numéro privé que je te confierai quand j’aurai le manuscrit. Le lendemain, je lancerai un plan que je vais mettre en place dès maintenant pour faire sortir Emmanuel d’Argentine et te l’amener sur un plateau. Moi je serai vengé. Toi, tu auras retrouvé l’être auquel tu tiens le plus au monde.